La réforme du collège concerne son organisation, les enseignements, les programmes, mais aussi désormais l'évaluation
des élèves.
Les textes sur l'évaluation des élèves du cycle 1 à 4
ont été travaillés fin septembre et remaniés par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) le 15 octobre 2015. Les arrêtés du 31 décembre 2015 sur les modalités d'attribution du Diplôme National du Brevet[1] et sur le nouveau Livret scolaire [2] ont été publiés officiellement au Journal Officiel du 3 janvier 2016.
Le collège est concerné par la dernière classe du
cycle 3 (cycle 3: CM1, CM2, 6e) et le cycle 4 en entier (5e 4e 3e).
Rappelons qu'actuellement, les collégiens font l'objet
d'une double évaluation :
- évaluation des compétences sur le Socle Commun (il s'agit de cocher des cases
correspondant à des compétences et des connaissances, dans un livret)
- notation : évaluation
chiffrée dans chaque matière, au moyen de notes qui se traduisent par une
moyenne dans chaque matière par trimestre sur le bulletin scolaire et qui
comptent en 3e pour l’obtention du brevet.
Les actuelles expérimentations autour des évaluations
interdisciplinaires par compétences (pas de note chiffrée) ainsi que
l’existence de classes sans note dans certains collèges pouvaient déjà laisser
penser que les notes auraient une place de moins en moins importante et que
l'évaluation par compétences serait développée.
Le nouveau bulletin scolaire [3], l'arrêté sur le
nouveau brevet[1] et le projet de texte sur l'évaluation[5]
semblent confirmer cette tendance à la suppression
progressive des notes et au développement de l’évaluation par compétences.
Le nouveau Diplôme National du Brevet (DNB), série générale
Pour obtenir le brevet 2017, l’élève devra obtenir la moyenne, soit 350
points sur 700[1]. Nous relayons ici la présentation faite par le
Ministère : sur ces 700 points, le contrôle continu sera noté sur 400
(tout au long du cycle 5e/4e/3e), le contrôle final sera sur 300
(épreuves finales en fin de troisième). Cependant, "contrôle final" ne
doit pas être confondu avec "épreuves avec sujet national commun à tous
les élèves et anonymat des copies". En effet, l'épreuve finale orale sur
100 points sera organisée par chaque établissement.
En bref, seuls 30% des points dépendront d'épreuves avec sujets
nationaux et anonymat garanti. Le reste des points relèvera
d'évaluations organisées dans chaque collège.
Le premier mercredi de chaque année scolaire aura lieu une remise officielle des brevets obtenus l'année précédente. Cette cérémonie rassemblera la communauté éducative et les élus locaux autour des élèves.
Le contrôle continu: 400 points sur le Socle
En 2016-2017, les notes sur vingt que les élèves de 3e
recevront dans chaque matière ne compteront plus du tout pour l'obtention du brevet (en supposant que ces notes
existent encore), alors qu’aujourd’hui, les résultats des élèves leur
permettent de cumuler des points toute l’année dans toutes les matières (sauf en
histoire géographie).
L'élève ne recevra plus de points en fonction des
notes attribuées par les professeurs dans chaque matière tout au long de
l'année. Il recevra des points en fonction de son niveau de maîtrise des
compétences du Socle
Commun, lui-même remanié.
Les compétences apparaitront dans le livret scolaire de la scolarité obligatoire.
L’élève obtiendra pour chaque domaine, sans aucune
modulation possible :
- 10 points (maîtrise insuffisante),
- 25 points (maîtrise fragile),
- 40 points (maîtrise satisfaisante),
- 50 points (très bonne maîtrise).
Les élèves ayant suivi un enseignement de complément (latin/grec) obtiendront 10 points si les objectifs du cycle sont atteints, 20 points s'ils sont dépassés, sans modulation possible. C'est l'enseignant ayant eu en charge les élèves qui évalue si les objectifs sont atteints.
D'après le livret de compétences mis en ligne par le Ministère, il y aura huit domaines (en fait cinq domaines, mais le premier comporte lui-même quatre sous-domaines à valider).
Tous les
élèves auront donc au moins 80 points (maîtrise insuffisante).
Un niveau de "maîtrise satisfaisante" lors du contrôle
continu permettra presque d'obtenir à lui seul le Brevet (320 points sur les
350 points de moyenne nécessaires). En effet, les points attribués pour chaque
niveau de maîtrise ont été revus à la hausse par le CSE le 15 octobre 2015 pour
"rendre l'obtention du DNB plus probable" (amendement 2 article 8)[4].
En pratique il sera certainement difficile de faire correspondre l'évaluation chiffrée sur 20 et l'évaluation du socle. Cela
nécessiterait de vérifier que le total de points des compétences
cochées donne un résultat du même ordre de grandeur que la moyenne
annuelle de l'élève. Pour cela il faudrait avoir accès à une moyenne
annuelle, ce qui n'est pas certain, si des professeurs abandonnent la
notation chiffrée. En l'absence d'un minutieux travail de
vérification, il est possible que les deux évaluations donnent des
résultats assez différents.
Le contrôle terminal sur 300 points : trois épreuves
finales (deux
écrites, une orale).
Jusqu'à la session 2016, chaque épreuve correspond à un
enseignement bien différent (épreuve de mathématiques, épreuve de français,
épreuve d’histoire géo éducation civique, épreuve d’histoire de l’art).
La volonté de regrouper les matières par pôles prend corps avec la nouvelle mouture du brevet (pôle scientifique, pôle littéraire), même si l'intitulé des matières reste présent. Les épreuves finales du brevet font l'objet d'une note chiffrée tout en s'appuyant grandement sur l'évaluation des compétences.
Voici le détail de chacune de ces trois épreuves, chacune d'entre elles étant notée de 0 à 100 :
- La première épreuve écrite (mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre et
technologie) dure 3 h et se compose de deux parties, séparées par une pause de
quinze minutes
- La première partie (2 heures) porte sur le
programme de mathématiques (45 points pour les exercices + 5 points
pour la présentation de la copie et l'utilisation de la langue
française). Elle permet l'évaluation de la maîtrise des
compétences « chercher », « modéliser », « représenter », « raisonner »,
« calculer » et « communiquer » définies dans le programme du cycle 4.
- La seconde partie (1h30) porte sur les programmes de physique-chimie,
sciences de la vie et de la terre et technologie (45 points pour les
exercices + 5 points pour la présentation de la copie et l'utilisation
de la langue française). A chaque session de l'examen, la
commission nationale d'élaboration des sujets choisit deux disciplines
parmi ces trois. Pour chaque discipline, le sujet se compose d'un ou
plusieurs exercices d'une durée de trente minutes répartis en deux
sous-parties. La discipline des exercices de chaque sous-partie est
précisée afin de permettre une correction distincte.
Pour la
série professionnelle, le choix des sujets tient compte des spécificités
des classes de troisième préparatoires à l'enseignement professionnel,
des classes des sections d'enseignement général et professionnel adapté
et des classes de troisième de l'enseignement agricole.
2. La seconde épreuve écrite (français, histoire et géographie,
enseignement moral et civique) dure 5h et se compose de deux parties. La maîtrise de la langue française à l'écrit est évaluée par des
exercices différents dans chacune des deux parties, mais principalement
dans la deuxième consacrée à l'écrit sous différentes formes.
- Première partie (3 heures) : analyse et compréhension de textes et de
documents, maîtrise de différents langages; divisée en deux périodes
séparées par une pause de quinze minutes. Cette première
partie s'appuie sur un double corpus constitué de documents spécifiques
aux disciplines français, histoire, géographie et enseignement moral et
civique, qui comprend au moins un document relevant de l'histoire, de la géographie ou de l'enseignement moral et civique ; au moins un texte littéraire d'une longueur maximale d'une trentaine de lignes ; au moins un document iconographique ou audiovisuel.
- Première période (2 heures) : histoire et géographie, enseignement moral et civique (50points)
- exercice 1. Analyser et comprendre des documents (20 points)
- exercice 2. Maîtriser différents langages pour raisonner
et utiliser des repères historiques ou géographiques (20 points)
- exercice 3. Mobiliser des compétences relevant de l'enseignement moral et civique (10 points)
Les exercices prévus dans cette partie ouvrent la possibilité,
pour les élèves des classes de troisième des sections bilingues français
- langue régionale, de composer en français ou en langue régionale.
- Deuxième période : français (1 heure) : comprendre, analyser et interpréter (20 points. L'épreuve prend appui sur un corpus de français, composé
d'un texte littéraire et, éventuellement, d'une image ou d'un document
artistique. La compréhension est évaluée par une série
de questions sur ces documents. Certaines de ces questions sont d'ordre
lexical et/ou grammatical.